Les bénéfices de l’orthodontie pour améliorer la respiration de votre enfant
Étant donné la proximité entre la sphère bucco-dentaire et le système ORL, il est important de sensibiliser les parents sur la nécessité de consulter un orthodontiste en cas de dysfonctionnement de la fonction ventilatoire. Le pédiatre, puis le médecin traitant, sont les premiers intervenants, mais il est essentiel d’interroger un ORL, ainsi qu’un orthodontiste, en cas de symptômes préoccupants : bouche en permanence entrouverte, récurrence des lèvres sèches, voire gercées, apparition de cernes sous les yeux, visage allongé, récidive des narines sales et encombrées, sommeil troublé, etc.
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Quelle est l’utilité de la fonction ventilatoire
Tous les adultes connaissent les désagréments d’une respiration perturbée. Certains nourrissent même des souvenirs douloureux liés à l’enfance, tant la fonction ventilatoire influence chaque seconde de notre vie, 24 heures sur 24, y compris durant notre sommeil.
Les effets secondaires d’une fonction ventilatoire déficiente
Lorsque la fonction respiratoire s’avère défaillante, les structures nasales et sinusiennes cessent de filtrer correctement l’air pénétrant dans les poumons.
La respiration nasale pèse sur des processus essentiels pour le bon fonctionnement de notre corps. Dans un premier temps, le passage de l’air que nous respirons au travers des narines permet de traiter sa qualité : il est purifié, mais aussi réchauffé et humidifié. Dans un second temps, cet air traité par les narines permet de tempérer notre cerveau qui est un producteur important de chaleur.
Lorsque l’air transite directement par la bouche, il demeure brut et ne peut accomplir ces deux fonctions de façon satisfaisante.
Le cerveau échauffé pâtit également des conséquences d’un mauvais sommeil chez l’enfant. Étant moins réparateur, le développement cérébral en est affecté. Par ailleurs, un mauvais sommeil peut induire des troubles comportementaux, ainsi qu’un syndrome d’apnée du sommeil.
Les conséquences d’une mauvaise respiration sur la croissance de l’enfant
Chez l’enfant, les nuisances d’une mauvaise respiration le handicapent au quotidien, mais font en plus peser une menace sur son développement.
La respiration participe à la croissance de la sphère orofaciale, au même titre que la mastication. L’activation des muscles lors de la respiration et de l’alimentation, ainsi que les postures adoptées au repos, façonnent le visage de l’enfant au fil du temps. Sans une bonne respiration, la croissance ne peut être harmonieuse et l’alignement des dents est aléatoire, allant jusqu’à devenir problématique.
Respiration buccale et pathologies touchant la sphère nez-gorge-oreille
La muqueuse buccale filtre l’air, tandis que la respiration par la bouche facilite l’invasion des microbes et bactéries affectant la sphère nez-gorge-oreille. Ceci multiplie le déclenchement des pathologies localisées qui aggravent les problèmes de respiration : otites, rhinopharyngites, polypes, etc.
D’autre part, lorsque l’enfant respire par la bouche, il colle instinctivement sa langue sur la partie inférieure de la cavité bucco-dentaire. Cela lui permet de dégager le couloir aérodigestif et ainsi faciliter le passage de l’air.
Cette mauvaise habitude influence lentement, mais sûrement, la formation de ses mâchoires, alors malléables. Cette posture impose à la mâchoire inférieure une direction verticale, tandis que la mâchoire supérieure peine à croître en largeur. Le positionnement des dents devient hasardeux, créant un désordre important.
Le rôle de l’orthodontiste pour rectifier les problèmes de respiration
L’orthodontie permet de régler bien des problèmes liés à une mauvaise respiration. Elle est d’autant plus importante chez l’enfant, car elle permet de :
- prévenir la dégradation de la situation ;
- empêcher que des malformations, parfois irréversibles, ne se créent ;
- assurer une croissance normale et harmonieuse ;
- éviter des pathologies infectieuses plus ou moins sévères ;
- prévenir de futurs problèmes dentaires.
Les traitements orthodontiques sont très efficaces chez les enfants, car les mâchoires en formation sont plus souples.
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Il revient aux parents d’être attentifs aux comportements de leur enfant au quotidien, ainsi que d’observer leur posture durant la nuit. La tête positionnée en arrière durant le sommeil par exemple constitue un symptôme manifeste de problèmes respiratoires. Lors des examens chez le pédiatre ou le médecin traitant, les parents doivent informer le praticien de leurs observations. Cela lui permet d’affiner son diagnostic et de demander éventuellement des bilans complémentaires en orientant le jeune patient vers un médecin ORL ou vers un orthodontiste.
Le bilan de santé effectué à l’âge de 6 ans notamment peut faire l’objet d’observations plus poussées si l’enfant montre les symptômes déjà évoqués de bouche ouverte, respiration par la bouche, sommeil perturbé par une mauvaise respiration, etc.
L’examen par un ORL peut détecter les obstacles à une respiration normale. Il est parfois nécessaire de procéder à l’ablation des amygdales ou des végétations.
L’orthodontiste intervient en préconisant la pose d’appareils visant à redresser les malformations en cours ou déjà installées. Plus la détection est précoce, plus les traitements sont simples et aboutissent à des résultats probants et rapides. Les appareils peuvent être complétés par des exercices de rééducation fonctionnelle.
Une fois le problème traité, un enfant peut conserver la mauvaise habitude de respirer par la bouche. L’orthodontiste peut alors proposer la pose d’un petit appareil rectifiant la position de la langue et maintenant les lèvres jointes.